vendredi 30 novembre 2007

Retraites: message reçu 5-5

Après des années de tergiversations autour de l'indexation des retraités de l'Etat venant s'installer en Polynésie, cette fois c'est quasiment fait: l'indexation sera supprimée pour les nouveaux arrivants dès janvier 2008.

L'amendement déposé par le sénateur Jean Arthuis plafonnera l'indexation des pensions à 35% pour les personnes non nées en Polynésie où qui n'y étaient pas en poste cinq ans avant leur départ à la retraite, et supprimera l'indexation pour ceux qui prendront leur retraite à compter du 1er janvier 2008.

Naturellement tout le monde s'offusque, tous partis politiques confondus, compte tenu du manque à gagner pour le territoire.

Certains s'offusquent plus que d'autres. Le sénateur notamment, qui semble avoir saisi la balle au bond, et qui va tenter de récupérer le vote des retraités, dont certains regardaient peut être plus du côté de GTS Bouissou ces derniers temps, pour le compte du Tahoera'a.

Histoire aussi de faire oublier la nouvelle casserole qui vient enrichir sa quincaillerie:

Cour de Comptes: sont mis en cause dans les contrats cabinet de la Présidence: Gaston Flosse, Edouard Fritch, les deux députés de Polynésie française, Michel Buillard et Bruno Sandras, plusieurs maires et actuels représentants à l'Assemblée de Polynésie française, tels Jacques Vii (Punaauia), Marcellin Lisan (Huahine), Thomas Moutame (Taputapuatea, Raiatea), ou encore le syndicaliste Cyril Le Gayic (CSIP).

Les faits remontent aux années 1996 à 2004, les personnes mises en cause ayant disposé au cours de cette période de contrats cabinet de la Présidence de la Polynésie tout en officiant en fait dans diverses communes ou dans des organismes syndicaux. La décision d'avril 2006 ordonnait, qu'au total, ces personnes soient amenées à rembourser 308 millions Fcfp (environ 2,6 millions d'euros) perçus de manière non réglementaire.

Voir Tahitipresse pour plus de détails.

Le signal envoyé par Paris est clair: "Les comptes de l'Etat sont tels que, si Oscar Temaru est réélu en février prochain, on passe à l'étape suivante: désindéxation des actifs pour commencer, puis dévaluation du XPF quand Wallis et la Nouvelle Calédonie passeront à l'Euro, .... sans nous.

Etape suivante: référendum d'auto-détermination sur l'indépendance, avec au préalable un savant mécanisme bilatéral d'envenissement des relations Fenua-Etat, afin de forcer un peu les choses.

samedi 24 novembre 2007

Sans dollar le baril.

On a cru que le baril allait franchir les 100$ il y a quelques semaines, pour finalement refluer un peu.

Mais ce n'est que partie remise, il prend de l'élan.

Les 100$ seront probablement bientôt pulvérisés, ce n'est qu'une question de temps.

Comment, ici en Polynésie, en plein milieu du Pacifique, allons nous vivre le pétrole cher, très cher ?

Et que pouvons nous faire ?

Déjà, on pourrait essayer de persuader tout le monde de rouler un peu moins vite, d'arrêter la climatisation quand il ne fait pas hyper chaud, de ne pas laisser les voitures (+ clim) en marche, seules, quand on va à la boite postale, magasins, etc...

Et il faudrait cesser l'importation de gros 4x4 ridicules (il faut parfois un permis camion pour certains d'entre eux...).


Bref, convaincre tous ses proches de faire ça, ...et le faire soi même pour commencer.

Mais ça risque de ne pas être suffisant.

Le prix des billets d'avion explose avec celui du baril et ça va continuer.

On va donc se retrouver de plus en plus isolé.

Le fret sera plus cher (en avion bien sur, mais aussi en porte conteneur, fonctionnant au fioul lourd, moins cher, mais qui montera lui aussi)

Nos touristes réfléchiront à deux fois avant de prendre l'avion pour voir nos beaux lagons (le seront-ils encore ?) , pour ensuite essayer d' acheter des bricoles importées encore plus cher à cause du fret.

Pour les touristes américains, déjà moins nombreux qu'avant, la baisse du dollar devrait les dissuader encore plus de venir passer leurs maigres deux petites semaines de vacances annuelles par ici.

Comment dans ces moments difficiles ne pas comprendre qu'il est suicidaire de couper le cordon avec la France, avec l'Europe.

Sans argent solide, avec une monnaie de singe (La Nouvelle Calédonie et Wallis auront l'Euro, nous le dollar tahiti, ou quelque chose du genre, bien dévalué par rapport au XPF d'aujourd'hui), qu'allons nous pouvoir acheter ?

Les élections approchent, et l'équipe GTS-Bouissou (cf tahitisondage), en s'unissant a peut être une chance de devenir la première force autonomiste du pays, devant le Tahoera'a, lequel ne pourra pas faire autrement que de se raccrocher au wagon.

Et ainsi de renvoyer à Faa'a le golfeur le plus célèbre du péi.

Mais nous n'en sommes pas encore là. Bien que le peuple de Polynésie soit -me semble-t-il- plutôt autonomiste, la division centésimale de ces derniers risquent de propulser Oscar ma vers le poste suprême pour cinq ans, avec le pouvoir de nuisance qu'on lui connait.

De son côté, Nicolas Sarkozy ayant toutes les peines du monde à remplir les caisses de l'Etat, trouvera, en cas de victoire d'Oscar, une légitimité tout neuve pour faire des économies.

Un réferendum sera organisé, savamment orchestré par les deux côtés:

* Oscar qui crachera toujours plus sur les faranis
* L'Etat, qui souflera sur les braises, pour se débarrasser de cette lointaine contrée pas si indispensable que ça.

Que GTS et Buissou s'entendent, et vite, c'est peut être le seul moyen.

mardi 13 novembre 2007

UPLD: Petit problème d'élection

Depuis qu'Oscar et Flosse ont compris que la population ne les suivait peut être pas aveuglément là où ils auraient voulu, les élections de janvier 2008 - et février pour le deuxième tour -(élections tant réclammées et suppliées depuis des mois) sont devenues "anti-démocratiques". En matière de mauvaise foi, il faut quand même le faire.

Ils ont tous les deux un petit problème d'élection.

Plus beaucoup de membres actifs, les drapeaux sont en berne.

Oscar parle même de boycotter ces élections.

Le seuil pour participer au 2e tour a pourtant été revu à la hausse, à leur demande, mais non, cette élection de janvier 2008, ils ne la sentent plus.

Pourtant, remonter les seuils n'est pas pour aider les petites listes, ils devraient se satisfaire de cette victoire qui devrait effectivement permettre d'obtenir une assemblée plus homogène.

Alors ?

Alors, ils ont peur. Peur d'un GTS qui séduit et rassure davantage les Polynésiens.

Peur d'un Bouissou qui inspire confiance dans la population.

Le joli bleu ciel du Tavini se couvre de nuages on dirait.

dimanche 4 novembre 2007

Mais où qu'il est ?

C.Estrosi est rentré en France après son périple d'une semaine en Polynésie: Tahiti (où il y a rapidement vu Oscar, le premier jour), puis Bora Bora, les Marquises, Tuamotus, etc..

Ce fut le seul moment de rencontre entre les deux hommes.

On a ensuite cherché Oscar partout. Il n'était pas là où il aurait dû, même lors de la visite des maison incendiées de Faa'a, sa "propre" commune.

Mais où qu'il est donc ? Parti faire un golf ? Coupe du monde de quequ'chose ?

Il ne va probablement pas tarder à apparaitre dans les journeaux télévisés de RFO et TNTV afin de cracher son venin sur l'Etat et son manque de démocratie.

Du haut de ses 44%, c'est bien le moins qu'on puisse attendre de lui.

Visiblement, le ministre des DOM TOM POM (en fait secrétaire d'Etat) voulait voir la Polynésie, en vrai, et rencontrer les Polynésiens. C'est chose faite.

On peut trouver le personnage remuant, le sourire trop facile et figé, la tchatche à foutre le cafard à un vendeur de voitures, mais il a tout de même montré que l'Etat était de retour, y compris dans les contrôles des comptes du fenua.

L'ancien ministre Harry Potter (F. Barouin) avait un style plus simple, mais aussi plus neutre.

C. Estrosi est donc allé aux Marquises où Guy Rauzy a déclaré: "Dans l'hypothèse désastreuse d'une séparation entre Tahiti et la France, les élus des Marquises, souhaitent ardemment aujourd'hui comme en 1973, conserver impérativement des liens constitutionnels avec la République Française ; seule garante de l'avenir de nos enfants".

Christian Estrosi est ensuite allé aux Tuamotus où Teina Maraeura, le tavana de Rangiroa a déclaré: "Dans l'hypothèse où Tahiti se prononcerait pour se séparer de la France, la population puamotu souhaite ardemment conserver les liens constitutionnels avec la République".

Fichtre, voilà qui est à la fois rassurant et alarmant. Rassurant parcequ'on se dit que si Oscar ma gagne tout de même son pari, il devrait pouvoir subsister quelques irréductibles ilots français parmi les 5 archipels de la Polynésie Française, pardon "Tahiti Nui".


Alarmant aussi, parcequ'on voit qu'on est de plus en plus près de la ligne rouge.

vendredi 2 novembre 2007

Avec le recul, c'est plus clair.

De près, ça peut sembler assez séduisant.

On pense avoir à faire à une équipe d'hommes & femmes (très peu de femmes en fait dans ce gouvernement), simples mais globalement efficaces, qui vont gérer le pays comme des "bons pères de familles".

Oscar, l'oeil toujours humide de tendresse devant les caméras, semble pour certains être l'homme de la situation, après des années Flosse que beaucoup disent épouvantables.

Bref, de près, on comprend qu'il puisse en séduire quelques-uns.

Pourtant, avec le recul de ces deux années 1/2 de gouvernance cahotique d'Oscar, on commence à perçevoir l'impact de ces années Temaru sur la situation de la Polynésie.

En étudiant la revue économique Atlas-éco, (2004, 2006 et 2007) que tout le monde peut se procurer, on s'aperçoit que la Polynésie, classée parmi les 40 premiers pays de la planète en terme de PNB par habitant, a perdu quelques places depuis 2004, c'est-à-dire depuis l'arrivée au pouvoir de l'équipe Temaru.

Ainsi, on constate simplement que sous l'ère Flosse, la Polynésie gagnait régulièrement quelques places au classement mondial, en terme de PNB par habitant.

Depuis 2004, tout s'est inversé, et la Polynésie perd des places, parmi les 227 pays classés.

Voici les chiffres: 2001 & 2002 = 31e sur 227
2003 = 30e : la Polynésie avait gagné une place.
Puis, 2004 = 36e et enfin 2005 = 37e ....

L'effet Temaru a donc été rapide et "efficace", dans son genre.

Le graphique ci-contre illustre cette situation, les chiffres de 2004 sont déjà en baisse, et cette baisse a continué en 2005.

Les nombres indiqués indiquent l'écart entre la Polynésie et le dernier des 227 pays: le Burundi.

L'édition 2007 ne donne malheureusement pas les chiffres pour 2006 et on attend avec impatience l'édition 2008.

Biensur, ce ne sont que des chiffres et on peut surement trouver des excuses. Le PNB par habitant n'illustre pas l'écart entre les riches et les pauvres. C'est vrai. Mais c'est également vrai dans tous les 226 autres pays il me semble.

Tout de même, entre 2001 et 2005, la Nouvelle Zélande et l'Australie ont progressé (respectivement 25e et 21e) alors qu'en 2003 Tahiti était devant la Nouvelle Zélande (30e contre 44e).

Qu'ont fait les autres petits pays du Pacifique ?

* Fidji est resté continuellement à la 115e place
* Tonga est passé de 137 à 141
* Vanuatu est passé de 149 à 148
* Tokelau de 96 à 93
* Nauru de 56 à 55

Bref, on constate que la Polynésie, sous le terrible joug colonialiste français, n'était peut être pas si mal placée que ça, et qu'elle a très rapidement perdu des plumes avec la politique d'Oscar Temaru.

En Octobre 2007, l'institut Standard & Poors a déclassé la note de la Polynésie avec l'arrivée d'Oscar, il l'a abaissé à BBB+ avec une vision négative sur l'avenir.

Antony Geros a aussitôt parlé d'ingérence inexcusable dans les affaires du Pays.

Oscar répond que Tahiti Nui est beaucoup moins endetté que la France. C'est vrai que l'hexagone est drôlement endetté. Mais à entendre les économistes, tout le monde veut bien prêter à la France. Elle n'est pas encore à bout de souffle.

Cette note (BBB+) de la Polynésie revue à la baisse donc, signifie qu'il sera plus difficile de trouver des créanciers pour le Pays, ou en tout cas sous des conditions moins favorables.

Voilà un deuxième effet Temaru.

Par ailleurs, l'augmentation du SMIG à 150 000F risque d'augmenter l'inflation, ce qui va pénaliser encore davantage "les petites gens" qui ne sont même pas au SMIG (Pêche, petits boulots, fa'apu, ...), et la décision toute récente de baisser à 7000 CFP le loyer des logements sociaux ne va pas permettre de beaucoup remplir les caisses. Ceux qui ne payaient pas continueront, et les autres verseront moins d'argent.

On imagine donc ce que tout cela pourrait donner sur 5 ans ou 10 ans, voire bien plus.

La solution ? On n'augmente pas le SMIG, on fait baisser les prix en diminuant ou supprimant les taxes. Pour compenser, on instaure l'impôt sur le revenu (disons à partir de 350 000F).

Mais ça, c'est beaucoup moins démagogique et électoraliste.

Autre solution ? On arrête de faire croire à tout le monde qu'on peut être autonome et on reste bien sagement au chaud au sein de la République Française.

On comprend que certains Polynésiens soient fiu d'être téléguidés depuis Paris à 18 000 km (le sont-ils vraiment ?), qu'ils aient envie d'être peinards, de diriger eux mêmes leur business, mais tout de même, quand on pèse le pour & le contre, il me semble qu'on comprend vite ce qu'il faut faire, et surtout pour qui il vaut mieux ne pas voter...

Ainsi, avec le recul, on voit donc que ce qui pouvait sembler séduisant à certains au départ, risque bien de précipiter en fait le fenua dans le mur des lamentations du Pacifique sud.

Comme les Tonga et autres Tuvalu, qui chaque année y rajoutent une pierre.


Le côté Oscar de la farce.