mardi 16 septembre 2008

Cinquante Prix Nobel d'Economie plus tard....

Tout le monde en parle, la prestigieuse banque d'affaires Lehman Brothers, institution vieille de 158 ans, vient de mettre la clé sous la porte aux USA, avec 600 milliards de dettes & pertes (environ 120 Kerviel, la nouvelle unité de mesure).

Et elle n'est en fait qu'une des nombreuses Institutions financières américaines en passe de déposer le bilan. Elle a des tas de petites soeurs un peu partout aux USA et dans le monde.


Merryl lynch par exemple, qui a pour logo un magnifique taureau (Bull: dont les coups vont de bas en haut, d'où le terme "Bull market", à l'opposé de Bear, l'ours, dont les coups de griffes vont de haut en bas).

Cette banque vient pourtant d'être rachetée une bouchée de pain par Bank Of America, d'autres, par dizaines aux USA, ont tout simplement disparu.

L'assureur AIG (lié à AXA, AVIVA, etc...) est maintenant en péril.

Mais que se passe-t-il donc ?

Revenons un peu en arrière.


Ancien musicien, Alfred Nobel a fait fortune dans la fabrication d'explosifs transportables en toute sécurité (dynamite).

Après avoir fait sauté plusieurs fois son usine, il finit par se rapprocher du Seigneur un beau jour du début du 20e siècle.

Son testament fuit lui aussi assez explosif: il léguait toute sa fortune sous forme de prix décernés chaque année pour récompenser les hommes & femmes qui auraient oeuvré en faveur de l'humanité dans différents domaines: Physique, Chimie, Médecine, Littérature, etc..

Alors que le Prix Nobel existe depuis 1901, aucune distinction n'avait été prévue en Mathématiques, ou en Sciences Economiques.

En 1968, la chose fut réparée pour les économistes.

Les mathématiciens, eux, durent se débrouiller seuls et créérent en 1936 la médaille Fields, décernée tous les 4 ans, et où la France tire d'ailleurs assez bien son épingle du jeu.

D'après ma concierge, Alfred Nobel refusa d'honorer les mathématiques parce que sa femme fréquentait d'un peu trop près un mathématicien de l'époque. A suivre donc...

Depuis 1968 existe le Prix Nobel d'économie, et il est presque à chaque fois gagné par des Américains:
Le prochain Prix Nobel d'Economie sera décerné le 13 octobre prochain, et je veux bien parier 50 000 actions Lehman Brothers que l'heureux élu sera un (ou plusieurs) Américain(s).

Pourtant, malgré tous leurs fabuleux Prix Nobel d'Economie, les USA ont créé depuis des décennies une société économique basée sur le crédit à outrance.

Avant, on trouvait rigolo que les Américains vivent tout le temps à crédit alors que les Européens avaient plutôt une tendance à épargner quand c'était possible.

Aujourd'hui, on est tous ensemble pour pleurer.

Le paroxysme fût atteint lorsque les Américains eurent le droit sous l'ère d'Alan Greenspan (Alan Redspan devrait-on peut être maintenant dire) d'avoir des crédits supplémentaires sur les crédits déjà obtenus, au travers de la valeur de leurs biens immobiliers, sensés monter jusqu'au ciel: les fameux subprimes.

Apparemment aucun de leurs 50 prix Nobel d'Economie ne trouva qu'on jouait manifestement avec le feu avec la titrisation (la mise en actions boursières) des sociétés permettant cette manipulation et aujourd'hui, la planète entière en paie les pots cassés.

Merci les mecs.

Les conséquences de la crise des subprimes s'infiltrent en effet partout, sournoisement.


Elle va pénaliser la croissance de l'Asie, de la zone euro, déjà bien faible, et donc la nôtre ici au fenua.

Elle va rendre plus difficile les prêts interbancaires (le "sang" qui coule dans les veines du corps économique), l'obtention de crédit immobilier ou de consommation, en France ou au fenua.

Ne parlons pas du tourisme en provenance des USA. Ils auront bien du mérite s'ils arrivent jusqu'ici.

La Guerre en Irak (3000 milliards de $) de W n'a pas arrangé les choses: l'état Américain n'a plus les moyens d'aider ses propres institutions financières: il a déjà racheté Fannie et Freddie, les indispensables fournisseurs de crédit des Américains, il ne peut plus aller plus loin.

Evolution de la dette US

Et maintenant qu'est ce qu'on fait ?

On serre les fesses en attendant que ça passe, et on attend les élections US de novembre 2008 en priant pour que cette fois, ils ne choisissent pas à nouveau un fou furieux va-ten guerre républicain aux connaissances économiques dignes d'un chimpanzé, cette fois assisté d'une folle dingue d'Alaska adepte de la chasse au loup par hélicoptère, prête à faire retirer l'ours polaire de la liste des animaux à protéger, et volontaire pour déclarer la guerre à la Russie en cas d'agression de la Géorgie.

Avec eux, bonjour l'économie et l'environnement pour les années à venir.

Dans la mesure où on est finalement tous concernés, peut être faudrait-il demander à ce que tous les habitants de la Terre puissent voter pour cette élection de novembre...

Un peu de patience donc...


A part ça, tout est calme par ici. Emile Vernaudon a finalement trouvé ses 2 collègues Ai'a api vraiment Ai'a api, et il s'est calmé, pour le moment en tout cas.

Une chose est sûre, il ne sera pas sénateur.

A noter que deux retraités métropolitains du fenua qui tentaient de fuir le fenua via l'Australie et ses crocodiles pour rejoindre La Rochelle et ses vieilles tours à bord d'un ketch genre AMEL vont bientôt être ramenés au fenua en avion par les forces spéciales de l'armée française.

Déjà qu'on n'a plus beaucoup de touristes, si en plus les retraités (des "touristes permanents" selon Oscar Temaru) commençent à se barrer...

Non vraiment, bravo aux forces spéciales. Fallait le faire quand même.

Ce qui est amusant, c'est que les preneurs d'otages, dont 6 ont été faits prisonniers aujourd'hui, avaient réclamé la libération des précédents pirates capturés lors de la libération du Ponant il y a quelques mois...

Navigateurs, hissez gaillardement le pavillon national dans ces eaux là, faites en un grand pavois, cela fera peut être réfléchir les preneurs d'otages potentiels.