vendredi 28 décembre 2007
Les recettes Fafaru de Tonton Oscar
Non, presque rien. Vraiment.
Un détail dans la vie économique d'un pays formidablement géré par une équipe constituée de gens importants qui savent bien ce qu'ils font, le tout avec un salaire mirobolant et dans l'intérêt du péi et des petites gens comme ils disent souvent.
Bref, une réunion de travail. Il s'agit ainsi du rapport relatif à un projet de délibération autorisant la perception des impôts, produits, revenus et des taxes parafiscales pour l'année 2008.
Nos 57 sages avaient en effet oublié de voter la partie "recettes" des SEM du budget 2008. Rien que cela.
Donc rien que des dépenses pour 2008. Aucune recette pour les SEM (Sociétés d'Economies Mixtes): un trou de plus de 7 milliards XPF. Ce "lapsus" économico-administratif en dit long sur les capacités de nos hommes politiques en matière de gestion économique.
Qu'on leur donne le Sahara. Un an après, ils devront acheter du sable ailleurs.
Et ce sont ces mêmes individus qui râlent et pestent contre l'Etat pour avoir toujours plus de compétences.... Ce serait tellement drôle s'il ne s'agissait tout de même de l'avenir de nos enfants.
Le tourisme est au plus mal. On s'en plaint. Mais que fait-on d'autre ? A tort ou à raison, notre compagnie territoriale a maintenant une réputation sulfureuse.
Une fois sur place, les touristes sont horrifiés par le coût de la vie (fort taux d'inflation au mois de novembre 2007) qui va encore monter avec un smig-smic à 140 000F.
A quand les sentiers pédestres pour randonneurs (touristes & locaux) ? Pour quand les ferrys dans le lagon de Tahiti (pour désengorger la circulation automobile qui est un cauchemar pour tous). Nos dirigeants visitent pourtant de grandes capitales, mais que voient-ils donc lors de leurs visites ?
Dans beaucoup de villes on peut circuler sur des ferrys (Sydney, Auckland, San Francisco, et même Toulon). Pourquoi pas ici. Des tas de projets existent et restent enfouis dans les cartons de l'administration, sans parler du Monorail dont le coût (jugé exorbitant) de 10 milliards en 1990, fut équivalent aux dégats causés en 1992 par le cyclone Wasa.
Dix milliards, c'est également le coût du câble ADSL rebaptisé Honotua.
Encore un geste indispendable dans un monde 100% démagogique.
Révons pour 2008 que nos hommes politiques retrouvent le sens de l'honneur et de l'intérêt général.
Qu'ils servent avant de se servir. Qu'ils arrêtent de dépenser 14,5 millions pour faire croire à l'abondance à cause des Pléïades que personne n'arrive encore à situer dans le ciel.
Qu'ils agissent enfin pour faire apaiser le cauchemar des dizaines de milliers personnes qui doivent chaque jour traverser Papeete et sa conurbation.
Qu'ils pronnent l'ouverture et la réconciliation entre les différentes composantes culturelles du péi au lieu de favoriser le racisme et le rejet de tout ce qui est non -maohi.
Qu'ils.... mais non, je rêve. Noël est déjà passé.
jeudi 13 décembre 2007
To tatou Aï'a Aïe...
Sa bande de bras cassés, repris de justice, shérif pas armé, faux shérif mais armé d'un royal revolver tirant à balles réelles, est un boulet bien lourd à porter.
Heureusement, il y a aussi Jean Christophe Bouissou et Béatrice Vernaudon...qui doivent un peu se demander ce qu'ils ont fait pour mériter ça.
Il n'y avait qu'à voir la tête de JCB lors de cette réunion...
Mimile, Monsieur "Ecoutez...", Monsieur, "J'suis pas mort", le Caliméro de Mahina, est cuit pour de bon, saignant, à point, bleu, à vous de choisir.
Sa majesté royale Joinville Pomaré (auteur du célèbre " Si la France veut une deuxième côte d'Ivoire, elle l'aura") sort son flingue et tire pour revendiquer son droit royal à posséder la vallée de la Papenoo.
La justice, dont l'UPLD croit toujours connaître les dessous intimes, rendra son verdict le 20 janvier, soit une semaine avant le premier tour.
Espérons qu'elle prive son altesse de pouvoir briguer un mandat électoral, afin qu'en seulement une semaine, il n'ait pas trop le temps de développer son petit pouvoir de nuisance, lui et son ministrable de copain Clément Pito, qui fait lui aussi partie de l'affiche To Tatou Ai'a, une erreur de plus de la part de GTS.
C'est un cauchemar. Ils doivent bien rigoler en face.
En face justement, Flosse comprend qu'ils se tirent des balles dans le pied, alors qu'Oscar crie (forcément) au complot de l'Etat.
Que savent-ils faire d'autres que d'accuser l'Etat de tous les maux de la Terre ces gens là, eux qui ne sont même pas capables de ficeler un budget (Celui de l'année dernière, élaboré par l'UPLD, avait dû être remanié par GTS).
En 2004, les polynésiens voulaient un changement.
Alors là, oui, on peut dire qu'il y en a eu, mais hélas pas en mieux.
La Politique des ces dernières années n'a fait que renforcer la haine de l'autre.
Où est passée la Polynésie souriante, festive et gentiment insouciante d' il y a peu ?
Ce n'est probablement pas avec Oscar qu'elle reviendra.
Il reste une chance, une possibilité.
Que Gaston Tong Sang montre enfin un peu de poigne et foute (avec un certain tact tout de même) tous ces épouvantails électoraux dehors. On devrait un peu mieux respirer.
Mais le fera-t-il...?
Un dernier point tout de même pour finir sur une petite note d'optimisme, l'élection est à deux tours.
dimanche 9 décembre 2007
A Tahiti, on n'a pas de pétrole, mais on a les Pléïades
Chaque année en novembre, ce petit amas d'étoiles (M45 pour les puristes) se lève à l'Est pendant qu'au même instant, à l'Ouest, le soleil se couche. Malgré tout ce qu'on a pu raconter dans les médias, c'est pas plus compliqué que ça. Rien d'ésotérique, de surnaturel, pas de connaissance astronomique époustouflante digne des Dogons, peuple primitif d'Afrique doué d'étonnantes connaissances astronomiques.
Grâce aux Pléïades, notre vie sous l'ère Temaru sera placée sous le signe de l'abondance. Donc rien à craindre pour l'avenir...
On aura donc toujours des 4x4 avec plein d'essence dedans, des routes ad hoc, de l'électricité pendant bien plus de 3h par jour comme à Bagdhad, des administrations qui tournent comme il faut, des magasins remplis de denrées fraichement débarquées de Tatou Manureva, enfin bref l'abondance quoi.
Au moins pendant six mois de l'année, jusqu'à ce que les Pléïades se couchent, en mai. Après ce sera disette, en attendant patiemment le novembre api et les Matari'i.
Quelle belle vie nous aurons alors, nous autres en Polynésie, avec notre Président à vie Oscar 1er (déjà président à vie du Tavini alors pourquoi pas président à vie de Tahiti Nui), des gentils médecins des Fidji, du rau tahiti dans les pharmacies, des écoliers qui auront enfin des programmes spécial Polynésie (c'est vrai que les maths, l'anglais, l'espagnol, etc.. c'est inutile) bref un super chouette pays.
Un peu de patience, c'est peut être pour seulement dans quelques mois.
Le temps que tout se mette progressivement en place.
Franchement, L'Etat, avec ses 160 000 000 000 XPF (160 milliards F) versés chaque année à la Polynésie, il fait vraiment pas le poids en face des Pléïades...
Cette histoire de Pléïades est un aussi parfait exemple de la totale inefficacité des idées d'Oscar ma. Du vent, du bluff, de l'esbrouffe. Demandez autour de vous comment on fait pour les voir, ces fameuses Pléïades...pratiquement personne ne sait où elles se trouvent et à quoi elles ressemblent.
Il était pourtant si facile de dire qu'il d'abord répérer à l'est vers 21h Orion avec ces 3 étoiles alignées bien caractéristiques, en suivant l'alignement de ces 3 étoiles vers le Nord, on tombe directement sur nos étoiles à plus de 160 milliards...
(cliquer pour agrandir)
C' est très bien d'inciter les gens à regarder vers le ciel et à retrouver leurs racines - à condition que ce ne soit pas des racines & des haines - , mais vu le prix dépensé chaque année depuis 2 ou 3 ans pour cette campagne Mata'arii, le rendement est très proche de zéro.
Tout à fait à l'image des autres idées d'Oscar ma: Te Autaeaeraa (pour retrouver ce nom là sur internet, j'ai dû googler " Drollet+usine à gaz"...), le SMIG-SMIC à 150 000F et l'inflation qui va revenir au galop, etc..
Avec des visionnaires et des gestionnaires comme ceux là, on peut à coup sûr parier que le comptes du péi seront bien équilibrés d'ici quelques années...
Sans compter qu'avec -20% de touristes prévu pour 2008, notre jeune et dynamique ministre api du tourisme Marc Collins, a priori un des rares de l'équipe à savoir de quoi il parle, a du mouron à se faire, et ce n'est pas en conseil des ministres (exclusivement en langue tahitienne comme du temps de Pia Hiro, alors que tout comme elle, M. Collins ne maitrise pas cette langue ...) qu'il va pouvoir faire avancer les choses.
Etonnant d'ailleurs ce qu'on peut trouver sur internet à propos de Marc Collins...:
1°) Photos de Marc Collins (un homonyme je suppose!)
2°) Entreprise Temaru & Collins (là, je pense que c'est le bon...)
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dimanche 2 décembre 2007
Retraites: joli de coup de poker menteur
Cette nuit la commission des Finances a retiré l’amendement au projet de loi de finances pour 2008 qu’elle avait déposé dans ce sens. Elle s’est rendue aux arguments du ministre du Budget Eric Woerth qui a promis d’aborder cette question à l’occasion du rendez-vous 2008 sur les retraites.
Cette réforme concerne 32.000 fonctionnaires installés à la Réunion, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Saint-Pierre et Miquelon et qui bénéficient de suppléments de retraite qui peuvent aller de 35 à 75% selon les territoires. Ce dispositif a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment de la part de la Cour des comptes, en raison de son coût, estimé à 330 millions d’euros en 2008, de son caractère inéquitable par rapport aux autres retraités, et de la difficulté d’en contrôler effectivement les conditions de résidence.
Aux termes de l’amendement présenté par l’ancien ministre UDF Jean Arthuis et qui a donc été retiré, le bonus instauré pour compenser le coût de la vie dans les territoires ultra-marins aurait été réservé "aux seuls bénéficiaires de cet avantage à la date du 1er janvier 2008 qui remplissent la condition de résidence effective à La Réunion, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Mayotte, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et en Nouvelle-Calédonie". Il serait resté plafonné au montant versé à cette date et aurait été "ramenée à 35% du montant en principal de la pension, à partir du 1er janvier 2008, pour les personnes qui ne sont pas nées dans ces territoires ou qui n’y ont pas été en poste pendant les cinq années précédant la liquidation de leur pension". En outre, "les agents cessant de résider dans ces territoires, ou s’absentant de ceux-ci plus de quatre-vingt jours par an", en auraient définitivement perdu le bénéfice.
Voir France Info pour plus de détails
Cet amendement, tellement mal rédigé qu'on ne sait pas vraiment qui obtient quoi -différentes versions et interprétations circulent-, n'était donc qu'un contre-feu, une diversion, et un avertissement.Les politiques du fenua étaient braqués sur le nouveau statut "imposé" par l'Etat, cet amendement a permis de changer de sujet, de remettre les pendules à l'heure.
Cette manoeuvre montre aussi à qui veut bien l'entendre à quel point l'économie du Fenua est fragile et dépendante du bon vouloir de Paris.
En cas de rupture pour cause de réélection d'Oscar ma en février, on ne pourra pas dire qu'on n'avait pas été prévenu lorsque les choses tourneront au vinaigre pour de bon.
En lisant l'article de France Info, on voit que le sujet des retraites risque de revenir sur le tapis en 2008.
Maintenant, chacun se dispute la paternité de cette victoire, et notamment Gaston Flosse parcequ'il a suggéré que toute l'assemblée s'unisse sur ce point, et Gaston Tong Sang parcequ'il avait envoyé un courrier en ce sens à C. Estrosi.
Il me semble pourtant qu'il s'agissait d'un simple avertissement, Paris avait décidé de faire peur et de remettre les choses à leur place. L'amendement, à mon avis, devait être retiré de toute façon.
On se souvient que toute cette histoire de retraites indéxées a été vulgarisée par l'émission de M6 Capital, présentée par Emmanuel Chain, avec pour invité un certain Gaston Flosse.
On se rappelle surtout l'embarras de ce dernier lorsque le présentateur lui a demandé la valeur de son patrimoine.
G. Flosse avait d'abord répondu en parlant de ses revenus au lieu de son patrimoine.
M. Chain ayant recadré la question, notre Président de l'époque n'avait pas pu répondre, embarrassé, il n'avait aucune réponse à donner au sujet du montant, même approximatif de son patrimoine.
"On aurait dû me demander avant" avait-il bredouillé, tel un petit garçon pris les doigts dans le pot de confiture.
Qu'il serait bon de revoir cette vidéo.